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ZLECAF : Marrakech, catalyseur d’une intégration africaine tournée vers l’action

Deuxième édition du Forum d’Affaires de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine

Marrakech a accueilli, les 11 et 12 décembre 2025, la deuxième édition du Forum d’Affaires de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF), placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, et organisée autour du thème : « Ensemble pour une mise en œuvre efficiente de la ZLECAF ». Ce rendez-vous stratégique a réuni décideurs publics africains, chefs d’entreprise, institutions financières, organisations continentales et experts du commerce international, tous animés par une même ambition : faire de la ZLECAF un levier concret de transformation économique pour l’Afrique.

Projet phare de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, la ZLECAF incarne l’initiative d’intégration économique la plus ambitieuse du continent. Elle vise la création d’un marché africain unique pour les biens et services, la stimulation du commerce intra-africain, l’attraction des investissements et le renforcement de la compétitivité des économies nationales. À Marrakech, le consensus était clair : le potentiel est immense, mais sa concrétisation exige une mise en œuvre résolue et coordonnée.

Les échanges ont toutefois mis en lumière des obstacles persistants : lourdeurs administratives, barrières tarifaires et non tarifaires, insuffisances d’infrastructures, faible interconnexion routière et énergétique, fragilités de gouvernance et disparités de développement entre États membres. Autant de contraintes qui ralentissent le passage de la vision à la réalité.

Un message transversal s’est imposé : il est temps de traduire les engagements en actions. La ZLECAF ne peut se limiter à des accords politiques ; elle doit devenir un instrument de souveraineté économique permettant à l’Afrique de définir son agenda, de bâtir ses chaînes de valeur régionales et de parler d’une seule voix face à la concurrence internationale. Les participants ont ainsi appelé à une levée progressive mais déterminée des barrières, à l’harmonisation des politiques douanières et à une convergence des stratégies économiques.

Les infrastructures ont occupé une place centrale dans les débats. Le développement de corridors structurants, notamment atlantiques, l’amélioration de l’interconnexion routière et électrique, ainsi que l’accès à une énergie fiable et abordable ont été identifiés comme des priorités absolues. La sécurité alimentaire a également été au cœur des discussions, dans un contexte de chocs climatiques et géopolitiques, avec un accent mis sur la production locale, la transformation sur place et la sécurisation des chaînes d’approvisionnement.

Sur le plan industriel, les secteurs de l’automobile, du textile et de l’habillement ont été désignés comme moteurs de l’industrialisation africaine. Les participants ont plaidé pour l’achèvement rapide des négociations commerciales afin de libérer pleinement le potentiel du marché continental et d’assurer des bénéfices partagés. Par ailleurs, la digitalisation a été reconnue comme un accélérateur incontournable : sans connectivité numérique, logistique moderne, routes et énergie, l’intégration restera inachevée.

En marge du forum, une retraite ministérielle stratégique a réuni 16 ministres africains et plus de 30 délégations afin d’harmoniser les positions en vue de la 14ᵉ Conférence ministérielle de l’OMC prévue en mars 2026 à Yaoundé. Les ministres ont réaffirmé leur attachement à un système commercial multilatéral équitable, à la réforme de l’OMC et à la défense des intérêts africains.

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